Vers une agriculture intelligente face au climat et des chaînes de valeur durables dans le delta du fleuve Sénégal

L’agriculture au Sénégal est confrontée à de nombreux défis, parmi lesquels une grande variabilité des précipitations et une faible maîtrise des terres irriguées, qui ne représentent que 7% du total. Les projections indiquent une baisse potentielle de 30% de la production céréalière d’ici 2025 en raison de la réduction prévue des superficies agricoles. Pour exploiter pleinement le potentiel du secteur agricole, il est crucial d’adopter des approches innovantes, incluant la conception et la mise en œuvre de technologies résilientes, afin de réduire les risques liés au climat.

C’est dans cette optique que la Sénégalaise pour une Agriculture Durable (SENAD), anciennement la Fondation Syngenta pour une Agriculture Durable, en partenariat avec le GGGI, met en œuvre le projet « Agriculture intelligente face au climat et chaînes de valeur durables dans le delta du fleuve Sénégal ». Ce projet, prévu sur une période de 24 mois, vise à intégrer des pratiques agricoles résilientes au climat dans les méthodes actuelles, avec pour objectif d’augmenter la productivité et de générer une hausse de 25% des revenus des agriculteurs.

Les principales interventions innovatrices du projet sont les suivantes :

Ces hubs, qui polariseront 2 000 petits agriculteurs vulnérables des localités de Thilène, Mbakhna et Gandiaye, sont des plateformes multiservices gérées par des promoteurs privés ou des organisations de producteurs. Elles offrent divers services de qualité, tels que la commercialisation de plants produits en serre, la vente d’intrants, et la location de petits matériels agricoles. Ces FH’s non seulement créent des opportunités d’emploi pour les jeunes en milieu rural, mais elles favorisent également des pratiques durables qui renforcent l’autonomie des petits exploitants.

Les formations couvriront des variétés adaptées aux conditions climatiques (75 nouvelles variétés), le pompage solaire, l’irrigation intelligente (avec utilisation de sondes), et l’exploitation de l’information climatique pour une agriculture plus résiliente.

Ces technologies seront utilisées dans la gestion des activités de formation, de production, et de commercialisation, incluant des applications mobiles, des tablettes, et des ordinateurs portables.

Cela inclut la construction de serres, de magasins de stockage, et de magasins réfrigérés.

Pour garantir l’efficacité et la durabilité de ces centres de services, plusieurs étapes cruciales sont mises en œuvre. Tout d’abord, une étude de marché approfondie sera réalisée pour évaluer et affiner les besoins spécifiques des producteurs dans chaque département. Ensuite, la sélection rigoureuse des organisations faitières, des organisations de producteurs associées et des jeunes promoteurs sera effectuée en collaboration avec les autorités administratives et territoriales.

Une fois ces acteurs identifiés, un programme de renforcement des capacités et de coaching sera mis en place, couvrant des domaines essentiels tels que la gestion technique, administrative, financière, comptable, le marketing et la digitalisation. L’installation des centres comprendra également des unités de production de compost à grande échelle, l’accès groupé aux intrants, la commercialisation collective des produits, ainsi que la mise en place de parcs matériels et d’infrastructures agricoles pour fournir une gamme complète de services aux producteurs. Le soutien à la formalisation des centres et l’accès au crédit font également partie intégrante du projet.